Un petit marché se cache au niveau -1 du parking Indigo porte de Saint-Cloud à Paris. Depuis mai dernier, Mon-marché.fr a installé derrière ses portes coupe-feu son deuxième entrepôt logistique, qui livre les produits de sa maison mère Grand Frais aux Parisiens. Egalement présent dans le parc de stationnement de l’île de la Cité, le site d’e-commerce va investir celui des Invalides le 9 mars. Face au déclin progressif des voitures en ville et au recul de la fréquentation horaire de ses parkings – en retrait de 30% ces dernières années -, le numéro un mondial du secteur cherche des pistes de reconversion. « On ne sort pas les voitures des parkings, prévient d’emblée Serge Clemente, président du groupe.

Il s’agit de trouver une mixité d’usage qui répond notamment aux besoins logistiques en centre-ville avec la problématique du dernier kilomètre et des mobilités douces. En offrant, par exemple, des garages à vélos sécurisés, des consignes pour le click & collect », détaille le dirigeant. Indigo a travaillé avec l’architecte Dominique Perrault sur ce « parking du futur » et compte réaliser à terme 15% du chiffre d’affaires en dehors du stationnement traditionnel.

En attendant d’étendre le concept à ses parkings en région, l’ex-filiale de Vinci a lancé un appel à projet pour reconvertir 100.000 m2 dans une cinquantaine de ses sites parisiens. Plutôt déçu par son expérience à la Défense de faire pousser des champignons de Paris dans ses sous-sols, le groupe a signé un accord d’exclusivité avec Mon-marché.fr.

Ce dernier a quitté Rungis pour s’installer dans une dizaine de parkings d’Indigo, tout en s’assurant qu’il ne partagerait pas les locaux avec des concurrents de la livraison express comme Gorillas, Cajoo et Flink. « Cela correspond à leur volonté d’être à moins d’un quart d’heure à vélo d’une zone de 100.000 foyers », constate un spécialiste de l’autopartage. Pour le gestionnaire des parkings, c’est également une bonne affaire, puisque la rentabilité négociée avec le site marchand est similaire à celle réalisée avec les voitures.

Le chiffre d’affaires du stationnement au mètre carré étant lui de l’ordre de 100 euros par an. Cependant, ces installations en sous-sol, même entre deux et cinq fois moins onéreuses qu’un entrepôt sur rue, impliquent de lourds investissements. Prosol, propriétaire de la branche fruits et légumes de Grand Frais, a ainsi dépensé plus d’1 million d’euros pour transformer les 1.500 m2 du parking de la porte de Saint-Cloud qu’il occupe. Il a fallu, par exemple, installer un système de ventilation et d’extraction d’air extrêmement puissant pour éviter que les gaz d’échappement ne pénètrent dans les zones de stockage. Le commerçant a également créé des salles à températures différentes « La salade et les épinards ont besoin d’une atmosphère humide à 8 °C, la crémerie, pas plus de 4 °C, les fruits exotiques, 14 °C, détaille Gilles Raison directeur général de Mon-marché.fr.

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